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Fred Vargas : «J’ai croisé l’araignée et elle est restée dans ma tête» - Culture / Next
Fri May 5 21:12:34 2017


En cet après-midi d’avril ensoleillé où tout invite à se découvrir, Fred Vargas arrive au rendez-vous en pull à col roulé et une grosse veste : «J’ai une crève XXL.» Elle s’installe dans le café du XIVe arrondissement parisien où elle habite, commande un petit noir. L’abonnée aux best-sellers a la fébrilité des timides poussés dans la lumière, et l’appréhension des discrets pris dans les rets de la curiosité tous azimuts 2.0. Vargas l’as du mystère s’effraie même, quand on tente une première incursion, sur elle, sur sa place dans le paysage littéraire, sur son évolution - «Je ne suis pas un phénomène de société.» Trente ans d’active, et toujours petit chat sauvage. A la faveur d’une cigarette, nous voilà dehors. Et bientôt assises en rang d’oignons sur un trottoir face au soleil à refaire le film de la gestation de Quand sort la recluse, son nouveau «rompol» (roman policier). Fred Vargas a un monde entier dans la tête, qu’elle fait, refait, défait sans relâche, avec la gouaille d’un titi et une passion pour le détail technique qui rappelle qu’elle est au départ scientifique, archéozoologue de formation. A l’écouter, on suit le processus de création et d’écriture comme s’il se déroulait en direct, sous nos yeux parfois éberlués. Fragile et forte à la fois, la créatrice du saturnien commissaire Adamsberg est une frémissante qui limite ses apparitions et brouille les pistes trop intrusives. A l’image de sa recluse.
L’archéologie ne vous manque pas ?

Ce sont les chantiers qui me manquent. Le plaisir d’un autre monde que l’austérité de l’archéologie, c’est ça qui m’a plu dans l’écriture. Au début, je pensais n’écrire qu’un livre. L’Epidémiologie de la peste (1), c’est mon préféré : quelles sont les puces responsables ? Quelles sont les puces inoffensives ? J’y ai passé dix ans. Il y avait des moments d’intensité résolutive. Là, tu n’as pas intérêt à te planter sur ton caca de puce, ni sur ton analyse des documents du Moyen Age ! Récemment, j’ai réalisé que j’étais très intéressée par les problèmes de résolution. Moi qui me disais que les romans policiers étaient une des branches les plus archaïques de la littérature… Survivre en résolvant symboliquement des problèmes, c’est la catharsis grecque.

Le but d’un roman policier n’est pas de savoir, mais de résoudre un problème. L’affaire Battisti, par exemple : j’ai cherché, fouillé la balistique. C’est la résolution d’une erreur historique. Or tu ne peux pas résoudre sans la phase connaître. Parfois, c’est lourd, long. Pour la peste, oh là là !
Comment travaillez-vous ? Combien de temps pour écrire votre dernier livre ?

Je travaille la nuit. Ce livre-là, c’est un mois d’écriture, six mois de correction. Mon fils a corrigé le manuscrit, vérifié tous les horaires de train…

Quand me vient une idée, ce n’est pas un choix. Parmi les dizaines d’idées qui me traversent l’esprit en m’endormant, il y en a qui partent à la poubelle et d’autres qui sont montées sur ressorts. Celles-ci, elles remontent de la poubelle cent fois, c’est un combat de deux ou trois mois entre elles et moi. Par exemple, pour mon avant-dernier livre, Temps glaciaire [en 2005], quand Robespierre arrive un soir et me dit «je veux être dans le livre», je lui dis : «Ça va pas Roby ? » Idem pour la recluse : je suis archéozoologue, donc en étudiant les puces, à un moment j’ai croisé l’araignée. Et elle est restée dans ma tête. Je lui ai dit : «Qu’est-ce que tu veux que je fasse de toi ? Tu ne tues pas !» Mais elle n’a rien voulu savoir, elle ne partait pas. J’ai bien dû en faire quelque chose.

Quand je commence, je connais au moins l’assassin. Comme dit Hemingway, il faut que les choses paraissent vraies ! Donc, j’ai été obligée de plonger la brigade de vingt-sept flics que dirige Adamsberg en plein dans une enquête qui sera résolue en une journée.

Quand j’ai entamé un livre, je bosse tous les jours, tous les jours… je peux écrire jusqu’à 40 000 signes par jour ! Pour arrêter la machine, pour s’endormir, c’est terrible… Le bois mort des débuts de phrase, le bois mort des dialogues… J’ai fait dix-sept versions de ce livre.

Pour écrire, j’ai choisi un moment où j’étais seule. Parce que je suis précédée par le flux et que j’ai intérêt à retenir les chevaux.
Cela a été compliqué de travailler sur les araignées ?

Hygienic conditions are very poor at the hotel. One can find spiders, rats and some other little animals.

Photo Herctor Madiavilla. Picturetank

Les araignées, il faut le répéter, ça n’a rien à voir avec les insectes, ça a huit pattes, pas six… Quand j’ai commencé à écrire, j’avais les réponses à mes questions techniques sur la recluse. Ce n’est pas de l’imagination, j’ai travaillé la létalité, les glandes… Comme l’homme n’est pas une proie pour les recluses, elles ne vont pas gâcher leur précieux venin ! Alors, en signal, elles piquent, tu sens le rostre qui s’enfonce, mais elles savent très bien que c’est inutile de vider leurs glandes, qu’elles mettent deux jours à remplir.

Le mode de prélèvement et d’injection du venin, je l’ai inventé. Une collègue d’un laboratoire de recherche que j’avais consultée a trouvé la dose létale de la recluse. Après, il a fallu que j’invente comment sortir ce putain de venin. Puis j’ai fait des recherches sur les fusils hypodermiques avec projection à air comprimé. Mon gros emmerdement, c’était d’envoyer la seringue. Et il ne fallait surtout pas qu’Adamsberg la trouve trop vite. Sinon, c’était foutu…
Quand vous commencez un livre, vous avez toute l’histoire en tête ?

La scène de départ n’est jamais celle qui est prévue. J’ai fait mon plan. Je commence le livre. Et là, en tapant sur le clavier, je découvre qu’Adamsberg est toujours en Islande ! Qu’est-ce qu’il fait là ? Mais je me dis : je n’ai pas le choix…

La murène qui traverse le livre, elle était là avant même la recluse. Pourquoi ? Je ne sais pas non plus. D’abord, j’ai résolu ce que j’allais faire de mon araignée. J’adore jouer à la rumeur : et si c’était ?
Le commissaire Adamsberg, vous ne vous en lassez pas ? Ce n’est pas votre double ?

Il m’amuse toujours. Mais ce n’est pas du tout moi ! Je ne suis pas dans une bulle ! Moi, je suis terrestre à mort. A la campagne, ce qui m’intéresse c’est de piocher, de bêcher. Je n’ai pas d’imagination. Je mets beaucoup de temps à trouver une idée mais quand elle est là, elle ne veut pas partir.

Je suis imaginative dans l’anticipation négative, l’appréhension. C’est précisément ce que j’aime chez Adamsberg : il est le contraire de moi. Il me calme car il n’a pas peur. Il prend les choses avec une sérénité qui m’épate. Et ce qu’il y a d’amusant avec lui, c’est qu’il est à l’ouest. Je pense qu’il a les portes bien battantes entre conscient et inconscient.
On vous sent assez pessimiste sur les temps présents et à venir.

L’homme détruit tout, on le sait, on le voit, je ne sais pas combien de temps on est encore là. Après ça, aller parler d’un roman policier… A 15 ans, j’avais déjà la sensation du dérisoire. Mais il faut survivre.

Je regarde beaucoup l’actualité, je participe à toutes les pétitions sur Internet, sur l’environnement notamment, avec le WWF, la Fondation Hulot : les perturbateurs endocriniens, les océans, ça me préoccupe… Mais je n’ai jamais balancé un message politique dans un roman policier. La seule chose que j’ai faite, c’est un texte, en 2008, à la demande des Verts : «Nous y sommes». Il a fait le tour du monde. Un copain m’a dit qu’il l’avait vu sur des tee-shirts en Chine !

Et je ne suis encartée nulle part. Mon père me l’avait interdit et pour ça, il avait raison. De toute façon, on ne peut rien face aux lobbys. A titre individuel, on peut faire deux ou trois choses. A force d’acheter bio, par exemple, ça arrive dans les supermarchés. Alors j’essaie d’acheter uniquement bio.

Mais c’est vrai que dans ce livre-là, pour la première fois j’ai mis un message politique, sur l’environnement, sur les pesticides… C’est explosif quand tu fais un truc à message. Stendhal disait que «la politique est une pierre accrochée au cou de la littérature».
Il y a un message sur l’environnement dans ce livre mais également sur les violences faites aux femmes, non ?

Les violences faites aux femmes, j’en parle pour la première fois. C’est un autre bout qui était prêt avant. Comme la murène. Evidemment que c’est important, vous avez vu les chiffres ? C’est un fait social qui a toujours existé. Je n’avais pas l’intention d’envoyer un message sur le viol des femmes, mais avec mon affaire de recluse, c’était sûr que j’allais tomber dessus. Ce qui a été très délicat dans le choix des mots, c’est la musique : il fallait faire comprendre que sur les images vidéos, on voyait une femme chier, pisser, mais sans le dire.
Le roman policier permet de dire les choses plus facilement ?

Dans mes livres, il n’y a pas de description off. C’est parce qu’un personnage voit quelque chose qu’à ce moment-là je le décris. Et il y a des choses dingues qui arrivent. Mon héroïne, Irène, je ne savais pas pourquoi je l’avais appelée Irène et puis à un moment j’ai compris : le mot araignée au XIIe siècle se disait araigne puis yraigne… Je retombais sur Irène. C’est tout proche du conscient. Le roman policier est censé faire du bien car c’est le roman de la résolution symbolique.

(1) Les Chemins de la peste, le rat, la puce et l’homme, Presses universitaires de Rennes (2003, réédité en 2007), signé sous son vrai nom, Frédérique Audouin-Rouzeau.
Alexandra Schwartzbrod , Sabrina Champenois
http://next.liberation.fr/livres/2017/05/05/fred-vargas-j-ai-croise-l-araignee-et-elle-est-restee-dans-ma-tete_1567592
Le coût écologique d’Internet est astronomique et personne ne le voit
Fri May 5 18:00:54 2017
https://mrmondialisation.org/le-cout-ecologique-dinternet-est-astronomique/
Iggy & The Stooges (1), grand cru, vraiment ? - Les disques rayés, le blog musique de François Gorin - Télérama.fr
Wed May 3 16:26:41 2017
Ayant découvert Iggy Pop après la mort des Stooges, je ne me suis jamais préoccupé de savoir si Raw Power était le troisième album du groupe ou le premier solo de son chanteur. Aujourd'hui encore, je m'en fiche complètement. J'ai toujours eu un petit problème avec ce disque, que je voyais ou entendais loué partout comme un chef-d'œuvre. Je le trouvais beaucoup moins fort que The Stooges et Fun House. Rien de comparable ici à 1969, I wanna be your dog, Down on the street ou Dirt. La voix même d'Iggy sur Search and destroy (avec le fameux most forgotten boy qui a tant inspiré les Dogs) semble avoir mué. J'ai eu là-dessus un élément de réponse grâce à Gimme Danger, le documentaire de Jim Jarmusch. On y entend Iggy expliquer comment James Williamson, dont l'arrivée dans son backing-band reléguait Ron Asheton à la basse, avait tellement saturé le son de ses prouesses à la guitare, qu'il avait dû hausser sa voix vers les aigus pour qu'elle surfe à l'aise sur ce déluge de six-cordes. Donc les Stooges, qui s'appelaient encore comme ça mais pas pour très longtemps, n'était plus tout à fait le même groupe, ni Iggy Pop le même chanteur. Ça n'empêche que Raw Power, pour un fan de rock'n'roll de 1973, devait sortir du lot les doigts dans le nez. On connaît les histoires sans grand intérêt autour du mix de l'album, soi-disant saboté par David Bowie — lui et Iggy partageant le même manager, Tony DeFries —, réhabilité ensuite quand M. Pop se mêla de le refaire… Parmi les conditions imposées par CBS, Raw Power devait contenir deux ballades. I need somebody est plutôt un blues poisseux, où Iggy réplique aux nombreuses notes de Williamson par des maniérismes vocaux qui annoncent déjà sa reconversion en crooner punk. Reste Gimme danger, qui commence comme Play with fire des Stones… traîne son spleen poudreux… there's nothing in my dreams, just some ugly memories… puis se perd dans un brouillard d'écho, show de guitare et chat de gouttière.

à suivre
http://www.telerama.fr/musique/iggy-the-stooges-1-grand-cru-vraiment,157468.php
Les éditocrates contre Jean-Luc Mélenchon (bis repetita) ? - Acrimed | Action Critique Médias
Tue May 2 22:34:37 2017
Si lors de la campagne présidentielle de 2012 les médias dominants, et en particulier la presse de centre-gauche, avaient pris pour cible principale le candidat du Front de Gauche, à tel point que nous pouvions titrer « Les éditocrates contre Jean-Luc Mélenchon », il faut bien reconnaître qu’ils furent plus conciliants lors de l’édition de 2017… Du moins jusqu’à ce que les sondages lui soient plus favorables. Ce fut alors un déferlement de commentaires hostiles, outranciers et grossièrement partisans – un véritable cas d’école de journalisme de compétition (sondagière) et de prescription (des options politiques légitimes).

Durant les campagnes électorales, et a fortiori durant celles qui précèdent une élection présidentielle, la chronique des affrontements entre les candidats prime sur le journalisme d’information sur les projets et les propositions politiques. S’il est parfois question du fond, des programmes, ou des aspirations des électeurs, l’enivrante mélodie des commentaires et des sondages a tendance à saturer les rubriques politiques des principaux médias. Lesquels, obnubilés par la course de tête entre les principaux favoris, ne semblaient pas, au départ, hostiles à Jean-Luc Mélenchon. En tout cas, dans une bien moindre mesure qu’en 2012.

Le dessinateur Plantu qui, dans L’Express, avait fait un dessin assimilant Mélenchon à Marine Le Pen, n’a pas (encore) réitéré la caricature. Yann Barthès aujourd’hui sur TMC, n’a pas, à notre connaissance, choisi de truquer des images, comme il le faisait sur Canal Plus, pour prolonger sa campagne calomnieuse contre Jean-Luc Mélenchon. Marianne et Jacques Julliard n’ont pas pris (pour l’instant) le risque de décrire – une nouvelle fois – l’engouement autour de Mélenchon comme des « enthousiasmes collectifs organisés, tels qu’on les pratiquait dans l’Allemagne nazie et la Russie soviétique ».

Cette fois, s’ils ont critiqué avec une relative retenue – dans un premier temps – le programme de Jean-Luc Mélenchon, les commentateurs politiques ne pouvaient pas imaginer que le candidat de La France insoumise serait, quinze jours avant le premier tour, au coude à coude dans les sondages avec leur trio de tête : Emmanuel Macron, François Fillon et Marine le Pen.

Acte 1. Mélenchon dans le peloton

D’un point de vue général, les médias ont été émerveillés par le talent oratoire de Mélenchon, sa chaîne vidéo, ses hologrammes… autant d’occasions pour ne pas aborder le contenu. Ou si rarement.

Les premières banderilles décochées contre le programme défendu par Jean-Luc Mélenchon sont allées dans ces directions : ses propositions ne seraient pas crédibles, trop utopiques et par essence non applicables. Ainsi, dans un éditorial bienveillamment intitulé « Jean-Luc Mélenchon et le dégagisme », Antoine André sur Europe 1, explique, par exemple, que « Jean-Luc Mélenchon est à peu près contre tous les autres [candidats], mais se résume dans son programme à 10 mesures » [1] avant d’ajouter : « C’est un peu court pour la présidentielle. Mais qu’importe qu’on ait le programme, du moment que l’on a le slogan, "l’antisystème", c’est très pratique. » (1er février 2017)

Un point de vue que synthétise bien l’omniprésent Christophe Barbier : « Ses raisonnements économiques ne tiennent pas trop la route, se cassent le nez assez vite […]. Les raisonnements de Jean-Luc Mélenchon sont souvent assez jolis, assez utopistes, et finalement participent à une amélioration de l’humanité… ils ne tiennent pas la route quand on veut les appliquer. » [2]

Autre ficelle classique, pour décrédibiliser un mouvement, que de l’assimiler à l’extrême-droite. Ainsi, pour justifier des ressemblances entre le Front national et le Front de gauche lors de la campagne présidentielle de 2012, sur Canal Plus, Michel Denisot avait fait cette remarque cinglante : « il y a le mot ‘Front’ déjà. ». Il aurait pu ajouter que dans « Jean-Luc Mélenchon », il y a « Jean », comme dans « Jean-Marie Le Pen ». Au début de l’année 2017, les médias ont sans doute été moins grotesques, mais la recherche d’analogie entre les deux courants est restée un « marronnier ».

Dans Libération, par exemple (20 février 2017), il est question des salons internet animés par les militants de La France insoumise. Et le « tchat des Insoumis » est sans cesse comparé à celui de la « Taverne des Patriotes » animée par les militants du Front national. Florilège : « Comme pour la Taverne »  ; « À l’instar de la "Taverne des Patriotes", le tchat des Insoumis est divisé en plusieurs salons textuels et vocaux de discussion » ; « comme on l’a vu pour le raid #Marine2017 de la "Taverne des Patriotes" » ; « Sans surprise, il arrive bien sûr que les Insoumis partagent les mêmes vidéos que la Taverne des Patriotes » etc.

Sur France 2 (24 février 2017), François Lenglet, soutenu par David Pujadas et Léa Salamé expose les similitudes entre les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. Un procédé qu’il ne renouvelle pas – du moins avec autant de ferveur et d’aplomb – avec les autres candidats.



Enfin, faisant fi des différences de programmes entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, occultant les spécificités structurelles et l’histoire récente des organisations qui portent ces candidats (respectivement le Parti Socialiste et La France insoumise), nombre de médiacrates ont combattu l’acharnement du second à vouloir se maintenir pour l’élection présidentielle.

Dans un premier temps, donc, les médias étaient ravis : Hamon devant Mélenchon. Le modéré coopératif devant le radical mégalo. C’est d’ailleurs ce qu’exprimait Thomas Legrand : « Quand Jean-Luc Mélenchon dit "Nous", on entend plutôt "Je" et sa pratique rude, souvent ad hominem, du débat politique est à cent lieues de l’esprit coopératif, ambiance coworking de Benoît Hamon. » (France Inter, 3 février)

Et à ce titre, on doit à Laurent Joffrin un éditorial qui restera dans les annales de la prospective politique, tant il illustre à quel point la sondomanie délirante qui s’est emparée des médias fait écrire n’importe quoi, surtout à celui qui fut jadis nommé « le journaliste le plus bête de France » :

    « Un sondage Kantar Sofres-One du Figaro vient aussi contredire l’argument de l’efficacité électorale. Il y a quelques jours, Mélenchon ironisait, un peu comme Malraux jadis, sur le thème « entre moi et Macron, il n’y a rien ». Patatras : l’enquête publiée hier donne 20 points à Macron, 10 à Mélenchon et… 15 à Hamon. Entre les deux candidats du centre gauche et de l’extrême-gauche, il y a un socialiste élu par près de deux millions de personnes et nanti d’un capital sondagier. S’il fallait un jour choisir le champion d’une gauche hypothétiquement réunie, celui du PS serait évidemment mieux placé. Bien entendu, Jean-Luc Mélenchon refusera de se désister, quoi qu’il arrive. Mais alors l’électeur risque de se poser une question toute bête  : à quoi sert Mélenchon ? À faire perdre la gauche ?  » Libération (30 janvier 2017)

Très vite, dans cette compétition hippique que les sondages organisent, Mélenchon repasse devant Hamon, il rejoint les chevaux de tête, mais Joffrin ne supplie toujours pas le candidat socialiste de se retirer…

Acte 2. Et Mélenchon rejoint la tête de la course

… Et les journalistes politiques, illuminés par les prophéties des sondages, prennent peur. « Feu sur Mélenchon ! » tonnent-ils désormais tous en chœur. Dans un surprenant éditorial, intitulé « Mélenchon philosophe », Denis Sieffert écrit : « Qui l’eût cru ? Voilà désormais Mélenchon promu coqueluche des médias [lesquels ?]. Un débat télévisé réussi, un bon mot (les fameuses "pudeurs de gazelle") et le candidat de la France insoumise est porté au pinacle » (Politis, 6 avril 2017). Une « coqueluche des médias » qui suscite l’effroi.

Sur BFM-TV, Bruno Jeudy tremble : « Il y a une part d’irrationalité dans sa montée [dans les sondages] (...) son projet deviendrait maintenant presque à l’égal de celui d’Emmanuel Macron, et même devant celui de François Fillon, comme le meilleur projet ! (...) Je pense que beaucoup de Français n’ont pas totalement regardé le projet. » (4 avril 2017) Le Figaro, sous la plume de Paul-Henri du Limbert – dans un éditorial sobrement intitulé « Maximilien Ilitch Mélenchon » –, est tétanisé : « Il est assez navrant de constater qu’un homme au programme aussi grossièrement démagogique puisse s’attirer autant de sympathie. » (12 avril 2017). Sur France Musique (11 avril 2017), on redoute le « scénario catastrophe » d’un second tour opposant Mélenchon à Le Pen.

Le 11 avril, BFM Business prédit une onde de choc sans précédent. Guillaume Sommerer interroge le chroniqueur économique Nicolas Doze : « Les investisseurs, les chefs d’entreprises, les marchés réagissent vis à vis du projet de Jean-Luc Mélenchon comme ils l’ont fait jusqu’ici vis à vis du programme de Marine Le Pen ? » Réponse effrayée de Nicolas Doze : « Oui, et c’est parfaitement normal (…). Dans les deux cas vous avez un refus des lois universelles de l’économie. » Puis le chroniqueur surenchérit : « D’ailleurs, ce qui inquiète les milieux économiques c’est qu’on pourrait aller jusqu’à l’hypothèse absolument incroyable du duel Mélenchon – Le Pen au deuxième tour. (…) Il y a aujourd’hui des entreprises qui sont en train de mettre en place des plans d’urgence de déménagement de leurs sièges si on était devant le noir absolu, de manière à pouvoir plier les gaules en une quinzaine de jours, et si ce scénario s’avérait, on aurait un phénomène de fuite des capitaux dès le lundi matin (…). » Et Doze ajoute, épouvanté : « Plus de la moitié aujourd’hui de la population est séduite par des offres qui vous disent que la terre est plate. »

Panique générale également aux Échos (11 avril 2017) : « La montée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages inquiète les investisseurs autant que le risque Le Pen. L’euro et les marchés obligataires sont sous pression. » « Le programme de Mélenchon a de quoi inquiéter les marchés » assure-t-on dans les colonnes du quotidien de Bernard Arnault. Et Dominique Seux s’énerve : « Jean-Luc Mélenchon défend un projet insensé que peu de gens ont apparemment lu. »

Dans Challenges (11 avril 2017), l’appréhension grandit progressivement : « Le programme de Jean-Luc Mélenchon prévoit une remise en cause totale de l’enseignement privé sous contrat avec le risque de s’opposer à plus de deux millions de familles qui ont fait ce choix éducatif. » Puis, le 17 avril, on s’affole : « Un Mélenchon-Le Pen (…) serait un saut dans l’inconnu (…) un possible anéantissement du "système" ». Enfin, on qualifie le candidat de La France insoumise de « social national » !

Et à mesure que sa cote monte dans les sondages d’opinions, les médias martèlent, à l’instar du Figaro, le même slogan : « Que serait une France "mélenchonisée" ? Un pays de fonctionnaires surnuméraires payés par un secteur privé à qui on réclamerait toujours davantage d’impôts et par des créanciers à qui ont devrait toujours davantage d’argent. » (12 avril 2017) Pour Dominique Seux (France Inter, 10 avril 2017), « le projet aussi lunaire que lyrique de Mélenchon, il faut le regarder en détail. »

Branle-bas de combat sur France 5 également, où une émission de « C dans l’air » (12 avril 2017) est consacrée à Mélenchon. Et Le Monde – à propos de l’Europe – ne peut s’empêcher de décocher une nouvelle flèche : « Le Pen, Mélenchon, même danger » (13 avril 2017).

L’angoisse est telle que Le Figaro du 12 avril 2017 titre : « Mélenchon : le délirant projet du Chavez français ». Sur quatre pages où se côtoient la haine et la peur, on lit que son « programme est inspiré des révolutionnaires sud-américains, notamment le Vénézuélien Hugo Chavez », oubliant que le modèle du Venezuela reposait spécifiquement sur la production et l’exportation de pétrole (que la France n’a pas), et omettant surtout d’expliquer que le programme de La France insoumise s’inspire plutôt des théories keynésiennes de la relance de la croissance par la demande. Le Figaro poursuit sa diatribe en assurant que « toutes ces mesures (...) porteraient un coup fatal à l’économie nationale. » Et s’alarme : « Il faut craindre que la France ruinée de M. Mélenchon ne se résolve bien vite à devoir importer du fromage et du vin... » Le quotidien de Serge Dassault revient enfin sur « ses cinq mesures les plus délirantes », et alerte son lectorat sur la perspective d’un « big bang social d’un autre temps » et « d’un coup de massue sans précédent » sur la fiscalité.

Un traitement de faveur auquel n’a droit aucun autre candidat [3]. Et l’on ne voit guère de candidat à la présidentielle ayant subi pareille déferlante d’attaques éditocratiques, si l’on met à part l’entre-deux tours de l’élection de 2002, lorsque les médias – tous les médias – avaient fait campagne contre Jean-Marie Le Pen [4].

***

Dans quelques décennies, quel regard un historien de la vie politique portera-t-il sur cette période lorsqu’il se penchera sur son traitement médiatique ? Il fera certainement ce constat terrible : les médias indexent leurs commentaires et le nombre de feuillets qu’ils consacrent à tel ou tel candidat sur les caprices des sondages.

Quand Jean-Luc Mélenchon était autour de 10 %, on saluait son talent oratoire en critiquant mollement son programme. Les journalistes étaient au mieux amusés, ou juste inquiets. Aujourd’hui, alors qu’il flirte autour de 20 % dans les sondages, les médias, les commentateurs et autres éditocrates, ont peur et ils chargent.

Dès lors qu’il est question d’aborder les questions de fond, les commentateurs politiques et les médias d’opinion reprennent une partition qu’ils jouent depuis plusieurs décennies en imposant un cadre idéologique [5] : une pression exercée sur la gauche gouvernementale pour qu’elle se déporte toujours plus vers sa droite [6] et une offensive de l’expertise économique pour contenir le débat dans un périmètre acceptable, celui de l’orthodoxie néolibérale [7]. Et hors de ce périmètre, point de salut !

Mathias Reymond

Avec les transcriptions et les observations réalisées par un collectif d’Acrimed
http://www.acrimed.org/Les-editocrates-contre-Jean-Luc-Melenchon-bis
Brain Magazine - Reportages - Pourquoi Coachella est-il le festival le plus énervant du monde ?
Thu Apr 27 16:40:47 2017
http://www.brain-magazine.fr/article/reportages/37232-Pourquoi-Coachella-est-il-le-festival-le-plus-enervant-du-monde
Monsieur Poireau, un apport régulier de vitamines et de soufre.: Anti-républicain [Dans quel genre ?]
Thu Apr 27 11:51:42 2017
 Le Front National dans les élections me rappelle vachement l'histoire des mobylettes. On avait d'un côté des vélomoteurs dont la législation limitait la puissance à 49,9 cm3 et on avait de l'autre, des kits mécaniques qui permettaient de gonfler cette puissance. Les kits étaient en vente libre dans tous les magasins ayant pignon sur rue, il était parfaitement légal de les vendre, légal de les acheter, ce qui était strictement interdit par la Loi, c'est de les installer.


Le vote FN n'est pas un vote anti-républicain.


Les valeurs portées par ce parti ne sont pas sympathiques, elles auraient même tendance à faire passer Philippe Pétain pour un élu modéré; mais c'est un parti tout à fait légal qui se présente aux élections.


Comme le préconise notre démocratie, Marine Le Pen a obtenu le soutien de plus de 500 maires démocratiquement élus, représentants de leur commune, pour aller exposer son programme aux suffrages des Françaises-Français. Et comme c'est logique dans une démocratie, puisqu'elle est une candidate légale, elle a obtenu un certain nombre de voix.


Les électeurs du FN ne sont pas anti-républicains.


Parmi les offres disponibles au départ, ils font un choix politique. Nous sommes d'accord qu'ils ne font pas le bon choix. Nous sommes d'accord que croire qu'on va pouvoir fermer les frontières et ignorer le reste du monde est une illusion dangereuse. Nous sommes d'accord qu'à peu près tout du programme du Front National est un non-sens total. Nous sommes d'accord que monter les gens les uns contre les autres ne fera jamais avancer un pays. Mais j'insiste : c'est un choix politique.


Dans quel genre de démocratie sommes-nous pour qu'après le scrutin, l'ensemble des médias puissent considérer comme inacceptable de voter pour l'un des candidats légalement présent au premier tour ? Dans quel genre de démocratie sommes-nous pour qu'à la fin du vote, on se mette à exclure et insulter* une partie de l'électorat ?


Revenons aux choses sérieuses c'est à dire à la politique.


En 2002, les électeurs se sont déjà mobilisés contre le FN et ont élu Jacques Chirac à plus de 80%. Et puis ? Et puis rien. La direction du pays n'a pas été modifiée, le cap n'a pas été révisé. On a eu Chirac puis Sarkozy puis Hollande. 15 ans d'une politique libérale qui n'a pas jamais été le choix du corps électoral.


Depuis 2002, les politiques menées par le pouvoir en France ont été menées contre les classes populaires. C'est comme ça qu'on le vit sur le terrain, en province. Tu sais, ces centres villes qui meurent dont tu entends parler une fois tous les cinq ans avant le 1er tour.


Même le NON au projet de traité européen de 2005*, un NON ferme et massif tel qu'exprimé dans les urnes, n'a pas été respecté. À la limite, la dernière mesure favorable aux salariés, ça a été les 35 heures sous Jospin. Et vu la manière dont tout le monde s'acharne sur elle, ça n'a pas l'air de plaire énormément quand les petites gens obtiennent un truc.


Personne n'a envie de voter Macron qui représente cette partie de nos dirigeants acoquinés avec les très riches pour améliorer encore leur situation. Il représente le même groupe social que François Hollande, que Nicolas Sarkozy, que Jacques Chirac. Trois présidents qui ont lamentablement échoué et qui continuent pourtant de pérorer dans les médias en mode moralisation.


Il est tout de même étonnant qu'un homme comme notre dernier président, un homme qui a menti en tout point aux électeurs, les yeux dans les yeux, qui n'a absolument pas tenu ses promesses ni réalisé les engagements qu'il a pris, qui a proposé de mettre en place la déchéance de nationalité c'est à dire une mesure du FN, s'en aille benoîtement toucher son petit pactole à vie.


Il y a des droits et des devoirs dit-on au chômeur qui renâcle à accepter un emploi qui va baisser de 30% son train de vie. Mais ça fait 35 ans qu'on baisse les droits des gens qui travaillent, qu'on bloque les salaires, qu'on coupe allègrement dans tous les aménagements sociaux prévus pour la population. Ça fait 35 ans qu'on supprime les services publics et que peu à peu, tout disparait.

Les villes sont des fantômes de ville où les vitrines des boutiques sont décorées de posters chatoyants pour qu'on ne voit pas trop qu'il n'y a plus de vie. On fabrique des trompe l'œil pour cacher la misère, c'est tellement symbolique de l'époque.
 

Et pendant ce temps-là, personne n'a jamais vu la classe politique faire des efforts. Ils se succèdent les uns aux autres, ils changent de bord et d'alliance, lancent des paris comme autant d'O.P.A pour ramasser le pactole. Ils mènent une carrière dans les dorures pendant que le pays s'enfonce dans le néant.


Personne n'a envie de continuer à baisser le coût du travail. Personne n'a envie de continuer à subventionner le patronat. Si le travail est une valeur, pourquoi faudrait-il sans cesse en brader le prix ?
Les électeurs ne sont pas débiles, ils comprennent parfaitement qu'Emmanuel Macron n'a rien d'autre à proposer que de la merde libérale. Cela fait 35 ans qu'on l'applique, ils savent ce que c'est. Les citoyens constatent par eux-mêmes que ça n'est pas seulement inefficace : cela détruit tout simplement le corps social faisant de chacun le concurrent de l'autre*.


Dans quel genre de démocratie sommes-nous pour qu'après deux ans de barnum médiatique à base de couvertures de presse anti-islam / pro-Macron / anti-islam / pro-maron, on nous explique qu'il ne faut pas voter pour l'autre camp ?
 
Ils étaient 4,8 millions de citoyens noyés dans le ras le bol en 2002, ils sont aujourd'hui 7,6 millions à choisir de ne plus voter pour aucun des candidats qui continuent de soutenir ce système de caste. Encore faudrait-il y ajouter les abstinents qui ne participent plus et aussi ceux qui ont tenté une sortie plus noble, simplement démocratique, en devenant des insoumis.
Il faut voter Emmanuel Macron s'époumone la foule médiatique toujours comme un seul homme d'un seul avis et d'une seule voix. Il faut voter Macron comme si l'élection de l'endive du Touquet au poste suprême était porteur d'une seule solution. Il faut voter Macron comme si continuer la même politique qui échoue depuis 35 ans était la seule et unique voie possible.
Et quoi ?
Dans quel genre de démocratie sommes-nous pour que la seule solution aux échecs précédents soit de continuer dans l'échec ? Dans quel genre de démocratie sommes-nous pour qu'aucune autre solution ne soit envisagée ?
http://monsieurpoireau.blogspot.fr/2017/04/anti-republicain-dans-quel-genre.html
La playlist de France Inter
Tue Apr 18 15:56:01 2017
https://www.franceinter.fr/musique/la-selection-musicale-de-france-inter
Autodraw - L'outil qui va faire de vous un artiste accompli ! - Korben
Tue Apr 18 14:40:12 2017
https://korben.info/autodraw-loutil-va-faire-de-artiste-accompli.html
Diana et Charles faisaient la même taille. Et pourtant, sur les photos... - L'Obs
Wed Mar 22 16:12:38 2017
http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-sur-les-reseaux/20170321.OBS6927/diana-et-charles-faisaient-la-meme-taille-et-pourtant-sur-les-photos.html
Thread : La différence invisible | Twog
Mon Mar 20 20:12:40 2017
http://twog.fr/thread-la-difference-invisible/
Histoire des Champs-Élysées, une avenue pas comme les autres | Un Jour de plus à Paris
Mon Mar 20 19:48:22 2017
Les Champs-Élysées, histoire d’une avenue pas comme les autres
20 mars 2017

Mondialement connue, la « plus belle avenue du monde » n’a plus grand chose à voir avec ce qu’elle était à l’époque de sa création, au 17e siècle. Ancienne terre marécageuse devenue sous Louis XIV voie royale, c’est aujourd’hui l’une des avenues les plus emblématiques de Paris, où paradent au milieu des enseignes prestigieuses les touristes venus du monde entier. Découvrez l’histoire d’une avenue pas comme les autres…

À partir de 1666, Louis XIV charge André Le Nôtre, jardinier du Roi, de transformer intégralement le jardin des Tuileries, et d’ouvrir un chemin pour faciliter la route des Tuileries à Versailles. Dans l’axe du Palais, aujourd’hui disparu, Le Nôtre prolonge l’allée centrale du jardin par une large voie bordée d’une double rangée d’ormes. Une voie aménagée dans une région marécageuse et broussailleuse située hors des limites de Paris, qui se terminait au niveau de l’actuel rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault.

le notre champs elysees

En 1710, ce Grand-Cours - appelé aussi les Champs-Élysées (en référence au lieu dans lequel séjournaient les héros de la mythologie grecque), probablement pour se moquer des origines marécageuses de l’avenue – est prolongé jusqu’en haut de la butte où s’élève maintenant l’Arc de Triomphe. Tout au long du 18e siècle, l’avenue sera élargie, embellie, et de nouvelles voies, comme l’avenue Montaigne, l’avenue Matignon ou encore l’avenue de Martigny, seront créées.

Malgré tous ces aménagements, l’avenue restait mal-aimée des parisiens. Mal fréquentée la journée, obscure la nuit, elle enjambait le cours de l’ancien Grand-Égout de Paris, qui prenait sa source à la colline de Ménilmontant et se déversait dans la Seine entre le Pont de l’Alma et le Trocadéro. Autant d’éléments qui ne donnaient pas particulièrement envie à la population de flâner le long de cette avenue…

On décida alors de recouvrir le Grand-Égout et, en 1777, un poste de garde Suisses est installé sur l’avenue. Les Champs-Élysées commencent alors à connaitre une certaine animation, notamment grâce aux beaux hôtels particuliers qui se construisent dans la rue du Faubourg Saint-Honoré. S’installent également des jeux de paumes et de boules, des restaurateurs et des limonadiers.

Mais ce ne fut qu’à partir de 1828 que l’avenue des Champs-Élysées commença à connaitre de véritables embellissements : trottoirs, contre-allées asphaltées, éclairage avec la mise en place de 1.200 candélabres au gaz, installation d’établissements publics, cafés, restaurants, salles de concert et de théâtre… Le développement se continuera jusqu’au Second Empire, qui donnera à l’avenue toute son élégance. Si la majorité des somptueux hôtels particuliers construits à cette époque ont disparu pour laisser place à des immeubles – plus rentables – les Champs-Élysées n’ont depuis cessé d’être l’épicentre du luxe parisien.

champs elysees 19e siecle

C’est également au cours du 19e siècle que de grandes enseignes s’installent sur les Champs-Élysées. Et pas n’importe lesquelles… Située sur la route du Bois de Boulogne, lieu préféré de la haute société parisienne pour les promenades mondaines, l’avenue est un lieu stratégique pour l’industrie hippomobile. Les grandes maisons s’installent avenue des Champs-Élysées, où la clientèle peut découvrir les nouveaux modèles de véhicules. Puis, lorsque la traction mécanique  remplace la traction hippomobile, les concessionnaires auto apparaissent : Mercédès en 1902, Peugeot et Renault en 1908… En 1909 plus de 22 maisons ont leur vitrine sur l’avenue des Champs-Élysées.

Aujourd’hui encore, les grands concessionnaires automobiles sont présents sur les Champs-Élysées, suivis au 20e siècle par l’industrie du luxe puis par des enseignes grand public.
Les Champs-Élysées, haut-lieu historique

 Derrière le faste de l’avenue se cache également un passé étroitement lié aux grands évènements de l’histoire de France.

Le 5 octobre 1785, c’est en empruntant cette avenue que plus de 7.000 femmes se sont rendues à Versailles pour réclamer au roi du pain. Le lendemain, le cortège traversera les Champs-Élysées dans le sens inverse accompagné par la famille royale, contrainte de s’installer au coeur de Paris, dans le Palais des Tuileries.

Au retour de la fuite manquée de Varennes, c’est aussi par les Champs-Élysées que la famille royale est ramenée dans Paris le 25 juin 1791. Alors que deux haies de gardes nationaux rendaient les honneurs la crosse en l’air, des pancartes indiquaient : « celui qui applaudira le Roi sera bâtonné, celui qui l’insultera sera pendu ».

En 1814, à l’entrée des alliés dans Paris, des milliers de cosaques campèrent sur les Champs-Élysées. Ils y resteront tout le printemps, et laisseront derrière eux des expressions encore utilisées aujourd’hui…
gallica.bnf.fr

gallica.bnf.fr

Enfin, le 26 août 1944, c’est encore les Champs-Élysées que le Général de Gaulle descendra pour fêter la libération de Paris devant plus de deux millions d’âmes.

de gaulle champs elysees

visites des quartiers de paris
http://www.unjourdeplusaparis.com/paris-reportage/champs-elysees-histoire
Auteur, auteure ou autrice ? | Page Seauton | Audrey Alwett
Wed Mar 1 21:07:44 2017


Il y a trois jours, une petite fille de 8 ans m’a posé cette question : « On dit auteur, autrice ou auteure ? »

Quelques mois plus tôt, j’aurais probablement traité la question par-dessus la jambe. Je lui aurais dit qu’après avoir longtemps écrit « une auteur », je m’étais mise à écrire « auteure », sans grande conviction, ignorant encore que c’était l’orthographe québecquoise. Depuis, j’écris autrice. Ça ne m’est pas naturel, et je me force un peu. En voici la raison, tournée pour une petite fille de huit ans :

« Ta question est extrêmement intéressante. Sache qu’on peut écrire les trois, et que les trois orthographes sont défendables. Cependant, chaque orthographe défend une idée différente. Ce n’est pas du tout anodin de dire auteur, auteure ou autrice.
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Richelieu, ce grand ami des femmes.

Au XVIIe siècle, on disait auteur/autrice comme on dit aujourd’hui acteur/actrice. D’ailleurs, c’est la même étymologie : augere. À l’époque il y avait des cercles intellectuels de femmes très puissants et qui avaient leur mot à dire en politique et bien sûr, c’était aussi le cas du clergé. Le Cardinal de Richelieu, représentant du clergé qui était fort jaloux de l’influence de ces dames, voulait les faire disparaître pour pouvoir gouverner tranquillement (je simplifie un peu, mais tout cela est vrai, la « querelle des femmes » a d’ailleurs commencé, sous ce nom, un siècle plus tôt). Aussi, il a créé l’Académie Française et a ordonné à cette institution, composée uniquement d’hommes, d’effacer les femmes de la vie intellectuelle et politique. Les hommes de l’Académie Française n’étaient pas franchement qualifiés pour ce travail (un peu comme aujourd’hui, oups, je l’ai dit). Ainsi, il y avait des tas d’hommes qui n’avaient jamais écrit un livre de leur vie, et qui n’ailleurs n’avaient aucune compétence que ce soit en littérature comme le petit cousin de 17 ans de Richelieu, nommé là, comme beaucoup d’autres pour des histoires d’échanges de services. Mais tout ce petit monde s’est cru très expert et s’est pris très au sérieux (sauf sur la question du dictionnaire supposé être la raison d’être de l’Académie et sur lequel personne n’a strictement rien branlé pendant des décennies). À l’époque, on disait philosophesse, poétesse, autrice, mairesse, capitainesse, médecine, peintresse, etc. Tous ces mots ont été supprimés pour ne garder que leur masculin : philosophe, poète, auteur, maire, etc. C’est une façon de dire aux femmes qu’elles n’avaient pas de légitimité dans ces professions. Qu’elles n’avait rien à faire là, si tu préfères. On voulait les renvoyer à la vaisselle et à l’éducation des enfants. Par contre, on a gardé « l’actrice » qui utilise son corps, car la femme ne devait plus être qu’un corps, elle n’avait plus le droit d’être un cerveau. ça ne posait pas de problème non plus de garder des professions comme « boulangère » qui ne représentait pas de pouvoir intellectuel et donc pas de menace pour le clergé.
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L’Académie Française, qui au fil des siècles a su conserver son esprit bibite et coucouilles.

Cette réforme est allée très loin, puisqu’on a changé le genre de nombreux noms communs à cette époque. Tout ce qui était négatif, mou ou soi-disant féminin devait être associé aux femmes (« la douceur »). Tout ce qui était positif ou puissant devait être associé aux hommes (« le pouvoir »). C’est pour cela qu’on dit UNE erreur : ce mot était initialement masculin. Évidemment, ça n’a pas marché pour tous les mots ! Les Français n’ont jamais accepté de dire « la caprice » par exemple, comme l’Académie Française le préconisait. Il y a aussi des mots qui ont posé problème. Jusqu’à Napoléon, on avait décidé que « l’aigle » serait féminin, du fait de sa finale en « e ». On disait une aigle. Problème : Bonaparte voulait en faire son emblème ! Comme le féminin était estimé dégradant, on a changé le genre de l’aigle qui est devenu masculin.

C’est aussi de cette époque que vient la règle du masculin dominant dont tu as dû déjà entendre parler. Le grammairien Nicolas Bauzée a ainsi dit : « le genre du masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle. » C’est pour cela que nous avons cette règle pas du tout logique en France qui veut que l’on écrive : une chaussette, une culotte, un pantalon, une paire de lunette et une chaussure noirs. Au masculin. Alors qu’il aurait été bien plus simple de conserver la règle de proximité qui prévalait auparavant. C’était pour expliquer aux femmes qu’elles n’avaient aucune importance.
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Marie de Gournay, mais l’Histoire te dit qu’il n’y a pas eu de femmes de lettres. Chut.

Au XVIIe siècle, les femmes célèbres comme Marie de Gournay, Jacqueline de Mirmont ou Charlotte de Brachart ont beaucoup protesté, elles ont écrit de nombreuses lettres publiques qu’on a aujourd’hui retrouvées. Malheureusement, elles aussi ont été effacées de l’histoire. Si tu n’entends pas beaucoup parler de femmes célèbres à l’école, ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas existé, c’est parce qu’elles ont été effacées par des hommes, comme Besherelles ou Diderot, qui voulaient garder le pouvoir pour eux. L’Histoire a été réécrite. « Comment ont-ils fait ? » te demandes-tu. C’est simple : ils ont refusé catégoriquement de les faire apparaître dans leurs grammaires et encyclopédies, leur préférant des auteurs masculins parfois très médiocres quand ils manquaient d’exemples, alors même que dans ces siècles, les best-sellers étaient écrit par… des femmes. Comme on s’est appuyés sur leur travaux pour définir qui méritait d’être connu pendant ces siècles, les femmes ont disparu de l’Histoire et de ton programme scolaire par la même occasion.

Pour revenir à ta question, dans les années 90, au Québec qui est une nation francophone moins sexiste que la France, on s’est aperçu de cette injustice qui consistait à nier les femmes en déclinant tous les mots au masculin. Mais toutes les recherches que je viens de t’expliquer n’étaient pas encore très populaires. On avait oublié pourquoi la grammaire et les mots effaçaient les femmes : on pensait même que c’était le hasard ! Alors, on a inventé « auteure », c’était une petite revendication discrète et assez moderne. Auteure est un néologisme, c’est à dire un mot nouveau. La Suisse et l’Afrique Francophone, de leur côté, n’ont aucun problème avec le terme « autrice ».

En France, les gens qui ne savent pas tout ce que je viens de t’expliquer ou bien qui sont misogynes (c’est à dire qu’ils détestent les femmes), préfèrent dire et écrire « auteur ». Ils pensent qu’autrice est un barbarisme. Moi je pense que ce qui est barbare, c’est de vouloir effacer la moitié de l’humanité : les femmes.

Donc, même si j’ai autrefois pu écrire « auteur » et même « auteure », j’écris aujourd’hui autrice car je revendique mon droit en tant que femme à exister et à écrire des livres. Ce n’est pas facile, car ça ne me vient pas facilement, mais j’essaie de faire l’effort, et peu à peu… je m’habitue.

J’espère que tu revendiqueras ce droit, toi aussi.

De toute façon, il est important que tu saches qu’une langue vivante évolue et se transforme tout le temps. C’est normal. Une langue qui ne change plus est une langue morte qu’on ne parle plus.

Il est important que tu connaisses ta langue et apprennes son histoire. Quand ce sera fait, tu pourras faire comme moi et d’autres auteurs/autrices, penseurs, universitaires, etc, et essayer d’imposer ta vision de la langue. Tu l’as compris, les mots ont un grand pouvoir. C’est pour cela que Richelieu s’est immiscé dans un domaine où il n’avait a priori rien à faire. Et c’est pour ça que la question que tu as posée est très importante. J’espère que tu garderas ma réponse en mémoire. Je suis consciente que je t’écris des choses compliquées et que tu ne comprendras peut-être pas tout immédiatement. Mais je sais que tu es une petite fille très intelligente et que tu réfléchiras à tout ça. »

C’était la version pour enfants, si vous voulez la version pour adulte, sans simplification outrancière, je vous invite à lire ces deux articles :

http://siefar.org/wp-content/uploads/2015/09/Histoire-dautrice-A_-Evain.pdf

http://sexes.blogs.liberation.fr/2015/05/31/le-mot-autrice-vous-choque-t-il/

Après quoi, j’espère que vous ne direz plus jamais « rho la la ! mais c’est un hasard si le masculin l’emporte sur le féminin ! » ou bien « mais elles ont pas d’autres chats à fouetter, ces féministes ? ». De mon côté, j’estime au contraire qu’il n’y a pas de combat plus urgent, car le langage est la base de tout. « Au commencement était le verbe » disent même certains. Et je crois que l’absence d’égalité dans le monde est la cause d’à peu près tous ses maux.

Edit 25 février 2017 : cet article ayant un succès qui me laisse encore perplexe, et n’ayant plus l’occasion de le matraquer sur ma page FB, je précise que vous trouverez toutes ces informations et bien d’autres détails encore plus croustillants dans deux petits chefs d’oeuvre aux éditions iXe, avec la très grande universitaire Éliane Viennot en tant qu’autrice : Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! et L’Académie contre la langue française – le dossier « féminisation ». Je précise que ce sont des travaux universitaires et que la moindre ligne est donc étayée par une source.
http://www.audreyalwett.com/auteur-auteure-ou-autrice/
Non, le Louvre ne devrait pas vous interdire de photographier les Vermeer - Libération
Mon Feb 27 20:11:44 2017
 Non, le Louvre ne devrait pas vous interdire de photographier les Vermeer
Par Amaelle Guiton — 27 février 2017 à 18:35
Un journaliste filme «l'Astronome», de Johannes Vermeer, au Louvre, mardi. Photo François Guillot. AFP
Nombre de musées prohibent les prises de vue dans les expositions temporaires. Une pratique que rien ne justifie juridiquement, a fortiori quand il s'agit, comme dans le cas du peintre néerlandais, d'œuvres du domaine public.

    Non, le Louvre ne devrait pas vous interdire de photographier les Vermeer

Affluence record dès le premier jour, temps d’attente de deux à trois heures, billetterie en ligne désactivée… L’ouverture à Paris, mercredi dernier, de l’exposition consacrée par le musée du Louvre à l’œuvre du peintre néerlandais Johannes Vermeer est certes un succès, mais pour le moins chaotique, comme le raconte le Parisien ce lundi. De quoi, pour les heureux élus qui réussiront à approcher les tableaux du maître de Delft, avoir envie d’immortaliser l’instant… Pas de bol : ils ne sont pas autorisés à le faire. Comme bon nombre de musées français, le Louvre interdit en effet la prise de photos dans ses expos temporaires.

C’est son droit ? Eh bien non, justement. C’est ce qu’explique dans un long billet le blogueur Calimaq, alias Lionel Maurel, bibliothécaire et cofondateur de l’association SavoirsCom1, qui milite pour la reconnaissance du domaine public. «L’exposition Vermeer au Louvre bafoue en réalité les droits des visiteurs en leur refusant la possibilité de prendre en photo les œuvres exposées», écrit-il. Un diagnostic qui s’appuie sur le travail de synthèse de Pierre Noual, docteur en droit, historien de l’art et auteur d’un «guide de sensibilisation juridique» intitulé «Photographier au musée», publié il y a deux semaines. Pour Noual, «au regard du droit», il est même «impossible de restreindre la prise de vue» dans les musées. Ses conclusions rejoignent des arguments déjà mis en avant par d’autres juristes, en particulier pour les œuvres du domaine public.
Le propriétaire d’un tableau peut-il s’opposer à ce qu’il soit photographié dans le cadre d’une exposition ?

C’est l’un des arguments mis en avant par les musées pour interdire les photos. Sauf que, comme le rappelle Pierre Noual, deux régimes de propriété différents sont associés aux œuvres d’art : la «propriété corporelle», l’objet matériel (par exemple la toile), et la «propriété incorporelle» à laquelle est attaché le droit d’auteur. Or, dans les faits, il est très rare que le propriétaire – public ou privé – d’une œuvre physique détienne également les droits de propriété intellectuelle, comme le droit de reproduction. Dès lors que ce n’est pas le cas, il ne peut pas s’opposer à la prise de vue. D’après la jurisprudence du Conseil d’Etat, un propriétaire public, comme un musée, peut la refuser à des photographes professionnels qui voudraient utiliser l’image dans un but lucratif. Mais cette restriction ne concerne pas le grand public.
Quid du droit d’auteur ?

Lorsque l’œuvre est entrée dans le domaine public, soixante-dix ans après la mort de l’auteur (comme c’est le cas pour les tableaux de Vermeer), «il est impossible de restreindre la photographie», écrit Noual. Et tout un chacun peut par ailleurs diffuser ces images d’œuvres du domaine public, dans un but lucratif ou pas, par exemple via les réseaux sociaux. Seule condition : respecter le «droit moral», c’est-à-dire le droit au respect de l’auteur et de l’œuvre – qui est, lui, inaliénable et imprescriptible.

Dans le cas d’œuvres couvertes par des droits de propriété intellectuelle, l’artiste ou ses ayants droit peuvent «légalement interdire toute reproduction de l’œuvre et donc sa prise de vue». Sauf qu’il existe à cette restriction une exception prévue par la loi française : le droit à la copie privée. Autrement dit, le visiteur d’une expo qui diffuserait sur les réseaux sociaux, par exemple, des photos d’œuvres protégées serait en infraction, mais pas celui qui les garderait pour lui ou pour son cercle familial. Pas suffisant, donc, pour justifier l’interdiction pure et simple.
Et les règlements intérieurs des musées ?

C’est l’autre argument, le plus fréquent, qui sert à justifier les interdictions de photographier à l’entrée des expos. Ces règlements s’inspirent d’un arrêté de 1979, qui prévoit l’autorisation de photographier les œuvres des collections permanentes et l’interdiction pour les collections temporaires. Là encore, pour Pierre Noual, il y a un problème : cette interdiction méconnaît à la fois le droit à la copie privée, qui concerne toutes les œuvres, et le cas du domaine public. Elle est donc «illégale en regard de la hiérarchie des normes». En revanche, rien ne s’oppose à ce qu’un musée interdise l’usage du flash, que ce soit pour protéger des œuvres fragiles ou pour ne pas gêner les autres visiteurs.

Schéma de synthèse de Pierre Noual, tiré de son guide «Photographier au musée»
Et si les musées appliquaient la charte du ministère de la Culture ?

En interdisant aux visiteurs de photographier les tableaux du peintre néerlandais, le Louvre est «purement et simplement dans l’arbitraire administratif», conclut Lionel Maurel. Pour Pierre Noual, il y a matière à attaquer ce type de règlement intérieur devant les tribunaux administratifs, «afin que les dispositions légales de la propriété intellectuelles soient respectées et appliquées dans l’enceinte du musée». Et pour qui se risquerait à braver l’interdiction, il rappelle qu’en aucun cas les agents de sécurité du musée n’ont le droit de demander à un visiteur ses papiers d’identité (seule la police et la gendarmerie y sont autorisées), pas plus qu’ils ne peuvent le retenir dans l’enceinte du musée, confisquer l’appareil photo ou exiger la destruction des clichés.

La politique du Louvre – et d’autres musées publics – en la matière est d’autant plus problématique qu’elle va à l’encontre de la charte «Tous photographes !» du ministère de la Culture, qui remonte déjà à juillet 2014. Cette charte n’est certes pas obligatoire, mais elle était censée être «appliquée dans les musées et monuments nationaux»… Et permettre aux visiteurs de photographier les œuvres et de les partager «dans le cadre de la législation en vigueur», à condition de ne pas utiliser le flash, de ne pas gêner les autres, de veiller «à ne pas porter atteinte à l’intégrité des œuvres», de respecter le droit à l’image des personnels des musées, et de demander des autorisations en cas d’usage de matériel dédié (pied, lumières…).

Pour mémoire, il a fallu que Fleur Pellerin, alors ministre de la Culture, partage un cliché d’un tableau de Bonnard sur Instagram pour que le musée d’Orsay se décide, en mars 2015, à lever l’interdiction de photographier ses collections. Et la Réunion des musées nationaux (RMN) continue à apposer un «copyright» sur toutes ses reproductions en ligne d’œuvres du domaine public. Ailleurs, rappelle Lionel Maurel, le Rijksmuseum d’Amsterdam propose sur son site des reproductions en haute définition, libres de droits, de tableaux de Vermeer – entre autres. Et tout récemment, le Metropolitan Museum of Art de New York a mis en ligne quelque 375 000 photographies librement téléchargeables.
Amaelle Guiton
http://www.liberation.fr/futurs/2017/02/27/non-le-louvre-ne-devrait-pas-vous-interdire-de-photographier-les-vermeer_1551391
pour_vos_yeux [Wiki de sebsauvage.net]
Sun Feb 26 21:47:05 2017
http://sebsauvage.net/wiki/doku.php?id=pour_vos_yeux
10 mots (et expressions) complètement massacrés - Bescherelle ta mère
Wed Feb 22 19:35:28 2017
http://bescherelletamere.fr/10-mots-expressions-completement-massacres/
Vu sur DTC : quoi faire quand on se fait appeler / harceler - HowTommy | Liens et actu en vrac
Wed Feb 22 18:48:12 2017
Vu sur DTC : quoi faire quand on se fait appeler / harceler
Une bonne réponse aux démarcheurs et autres gens chiants :D

1. Le déprimé
"Ah... merci de m'appeler, parce que moi, ça va pas fort en ce moment..."
Et commencez à détailler votre existence sans omettre un seul détail sordide.

2. Le retour de bâton
Faites patienter votre interlocuteur avec une musique d'ascenseur parsemée et répétez de temps à autre "Toutes nos personnes démarchées sont actuellement en ligne... Merci de patienter... Une personne démarchée va traiter votre demande... Toutes nos..."

3. Pétez dans le téléphone
Un classique bien graveleux de Terence et Philip qui a fait ses preuves.

4. Répétez tout ce qu'il / elle dit
Classique également, mais redoutable.

5. La mauvaise foi
Dites lui qu'il / elle est bien mal renseigné-e et que vous n'avez pas le téléphone.

6. Passez lui une personne âgée dure de la feuille
Si en plus elle commence à sucrer les fraises, vous pourrez accomplir le méga-combo de la sénilité. Ne jamais sous-estimer la capacité de nuisance des vieux.

7. Mangez des céréales Crunch
(Ca fait un bruit hallucinant)

8. Parlez lui des avantages de Free
Même si votre démarcheur tente de vous vendre des fenêtres ou des meubles de jardin.

9. Dites lui que vous êtes en pleine prise d'otage et que c'est pas vraiment le moment
En plus il encombre la ligne, merci.

10. Chantez lui le Lip Dub de l'UMP
Sévère, mais de bonne guerre.

11. Demandez lui si elle / il n'a pas d'offres adaptées pour nécrophiles / fétichistes de la laine / scatophiles
N'hésitez pas à entrer dans les détails pour être sûr-e qu'il / elle comprenne bien.

12. Répondez dans une langue étrangère, ou avec un accent pourri (voire inventé)
Vous pouvez même répondre en Klingon ou en langage Hutt, pour les nerds de Star Trek ou Star Wars.

13. Faites du prosélytisme pour votre secte
Inventez-en une si besoin. N'hésitez pas à lui proposer un abonnement au magazine du groupe, "Amour, Cravache et Sacrifices Rituels".

14. Contre-attaquez : proposez lui la même offre, mais en moins chère
"Vous me proposez une cuisine équipée à moins de 2000€ ? Je vous fais la même à 1500€ ! Alors ?"

15. Passez pour un parent fou-furieux
Et hurlez de temps à autre "RETOURNE DANS LE PLACARD OU TU VA PRENDRE LA DÉROUILLÉE DU SIÈCLE!!!", le démarcheur devrait vite comprendre que ce n'est pas trop le jour pour vous faire chier. Par contre, s'il a un semblant d'esprit civique, il appellera les flics.

16. Surjouez l'enthousiasme
"Quoi ? Combien dites-vous ? Mais quelle offre de diiiiiiingue ! Vous êtes génial ! Je ne mérite pas une telle offre, c’est trop ! je suis ému ! C'est le plus beau jour de ma vie! Je m'étais promis de ne pas pleurer, mais c’est tellement d’émotions d’un coup... " et pleurez quand même.

17. Passez lui votre neveu de 5 ans, toujours prêt à raconter une bonne histoire
"Alors la princesse... elle vit au château, mais la sorcière, qui a changé le prince en grenouille, elle veut se venger, alors le roi, il donne son cheval et ... parce que c'est la guerre... et alors il y a des robots... avec des lasers... allo ?... allo ?..."

18. Filtrez avec un répondeur habilement réglé
C'est à dire avec un message bien senti.

19. Faites de la reconnaissance vocale
"Si vous voulez faire un sondage à la con, dites "SONDAGE A LA CON"... Si vous voulez me vendre un connerie, dites "VENDRE UNE CONNERIE"... Je n'ai pas compris votre réponse. Si vous..."

20. Bloquez le.
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« Charlie Hebdo » interpelle les candidats sur la laïcité
Tue Feb 21 20:13:50 2017
« Charlie Hebdo » interpelle les candidats sur la laïcité

Pour la première fois de son histoire, l’hebdomadaire intervient dans une campagne électorale pour demander des engagements aux politiques.

LE MONDE ECONOMIE | 21.02.2017 à 08h53 • Mis à jour le 21.02.2017 à 11h20 | Par Alexandre Piquard
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« Jamais, depuis le vote de la loi de 1905, la laïcité n’a été autant attaquée ou instrumentalisée, regrette Charlie Hebdo dans un texte à paraître mercredi 22 février, dans ses colonnes, pour interpeller les candidats à la présidentielle. De procès en “islamophobie” en remise en cause du droit à l’avortement, de revendications communautaires en Manif pour tous, de “mode du burkini” en “racines chrétiennes”, de “particularisme culturels” en “défense de l’identité”, jamais les affaires publiques n’ont été autant à la merci des ingérences religieuses, menaçant la liberté de conscience et l’égalité des droits. »

Pour la première fois de son histoire, le journal, qui a vu sa rédaction décimée dans un attentat, le 7 janvier 2015 (douze personnes ont été tuées, dont huit membres de l’équipe de l’hebdomadaire), intervient dans une campagne pour demander des engagements aux politiques. « C’est une espèce de garantie. Nous avions l’impression que les candidats passaient un peu vite sur les questions de laïcité », explique le directeur, ­Laurent Sourisseau, dit Riss.

Lire aussi :   La laïcité : un concept, deux interprétations
« Rigoureux et sévère »

Concrètement, Charlie Hebdo souhaite que les politiques s’engagent sur trois points. D’abord, ne pas modifier, « de quelque manière que ce soit », la loi du 9 décembre 1905 sur la laïcité. Au passage, « c’est une façon d’obliger à lire » ce texte, « rigoureux et sévère », commente Riss.

Le journal demande aussi aux candidats de ne pas introduire dans la législation « des aménagements particuliers à l’égard d’une communauté religieuse ». Une référence au concept d’« accommodements raisonnables » :popularisé au Canada puis dans le monde anglo-saxon, le terme désigne certaines dérogations à la loi visant à éviter des discriminations. Riss cite par exemple les tribunaux islamiques de Londres, sollicités pour des questions comme le divorce, ou des écoles françaises confessionnelles musulmanes, « presque clandestines ». « Il ne faudrait pas que des pratiques religieuses à la limite de la loi soient entérinées par la République », explique Riss, craignant l’« état de fait ».
Hamon, une vision « idyllique »

Enfin, Charlie Hebdo veut s’assurer que le prochain président de la République ne créera pas un « délit de blasphème ». Un point sensible pour l’hebdomadaire, victime d’attaques après la publication de caricatures de Mahomet et pratiquant actif de la satire des religions.

Tous les candidats sont concernés, mais Benoît Hamon pourrait se sentir particulièrement visé. Dans le débat qui a opposé le candidat socialiste à Manuel Valls autour de la laïcité, dans l’entre-deux-tours de la primaire de la gauche, Riss a trouvé l’ancien premier ministre plus « réaliste ».« Benoît Hamon a une vision un peu idyllique de la loi de 1905, un peu déconnectée des problèmes de la société française. Il fait un peu l’impasse sur le volet répressif », estime le directeur de Charlie Hebdo, citant les peines de prison prévues par l’article 31 de la loi pour ceux qui forceraient quelqu’un à exercer un culte – ou à s’abstenir de l’exercer, d’ailleurs.

La référence de l’hebdomadaire aux « aménagements particuliers » peut faire écho au discours tenu en août 2016 par Benoît Hamon, plutôt favorable au concept d’accommodements raisonnables, vus comme un « compromis entre la reconnaissance du fait religieux et les limites posées à l’extension du domaine religieux ». Réfutant une laïcité « prétexte » à une offensive contre les musulmans, M. Hamon définit en général la laïcité comme « toute la loi de 1905 et rien que la loi ».

Lire aussi :   De l’école à l’université, les règles variables de la laïcité
« Etre ferme sur les principes sans être dans l’hyperrépression »

Malgré sa fermeté, Riss ne réclame pas de durcissement du texte. Il ne plaide pas non plus en faveur d’une « interdiction » du burkini, comme l’avait soutenue M. Valls, ni pour celle du voile et des autres signes religieux dans l’espace public, comme l’a proposé Marine Le Pen. En revanche, à l’université, « qui est un lieu public », on peut se poser la question, estime-t-il.

Le directeur de Charlie Hebdo attend aussi des réponses d’Emmanuel Macron : « On ne sait pas bien comment il est vertébré sur le thème de la laïcité. Il est très libéral, il s’adapte. » Le candidat d’En marche ! et ancien ministre de l’économie de François Hollande a jusqu’ici défendu une conception plutôt libérale, opposé à une « laïcité revancharde ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, Riss le juge moins « ambigu » sur ces questions.
Une conception offensive ?

Charlie Hebdo cherche-t-il à imposer à tout prix une conception offensive de la laïcité dans une campagne souvent structurée autour d’autres thèmes, comme le revenu universel, la Sécurité ­sociale, ou la probité ? Riss réfute l’argument et admet que la place des religions dans la société n’est qu’« un sujet parmi d’autres ».

Quant au reproche souvent fait aux défenseurs de la laïcité de biaiser pour cibler en premier lieu l’islam, le directeur de Charlie Hebdo l’écarte en pointant aussi du doigt « les catholiques » et les « arrière-pensées » de certains politiques hostiles à l’islam. Une référence indirecte à Marion Maréchal-Le Pen ou à François Fillon.

« La difficulté, c’est d’être ferme sur les principes, sans être dans l’hyperrépression, sans verser dans la démagogie ou faire de la laïcité une arme contre une catégorie de personnes. C’est une ligne de crête étroite, estime Riss. C’est plus difficile de défendre la laïcité, en étant juste. La rejeter c’est la ­facilité. »

    Alexandre Piquard
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/02/21/charlie-hebdo-interpelle-les-candidats-sur-la-laicite_5082799_3236.html
Femme nue : pose dans Playboy pour faire bander (et vendre), pas à la Madeleine pour défendre l’IVG | Ladies & gentlemen | Francetv info
Tue Feb 21 13:00:54 2017


Cette semaine, en France, une femme a, pour la première fois, été condamnée, en appel, pour exhibition sexuelle. Cette femme, c'est Eloïse Bouton, aujourd'hui féministe free-lance (comme elle se désigne et l'explique avec brio dans une session TedX) qui fut membre de Femen de 2012 à 2014.
AFP PHOTO/THOMAS SAMSON

AFP PHOTO/THOMAS SAMSON

Dans le cadre de cet engagement, elle a mené, le 20 décembre 2013 une action symbolique dans l'enceinte de la Madeleine, pour dénoncer les positions de l'Eglise catholique sur l'IVG et leur influence sur les gouvernements et mentalités dans plusieurs pays européens.

Tout et n'importe quoi a été dit sur cette action, qu'Eloïse Bouton a simulé un avortement, qu'elle a uriné sur l'autel, que la foule des fidèles (ah bon, y a encore foule dans les églises?) et touristes, et des enfants parmi eux avaient été brutalement choqué.es par l'intrusion violente de cette activiste féministe exposant sa nudité à leur vue.

La vérité, hors les fantasmes, est autre : l'objet de l'action étant de réaliser une photographie symbolique destinée à paraître dans la presse pour interpeler les esprits, Eloïse Bouton s'est présentée dans l'église après l'office, veillant à ce qu'aucun.e visiteur.se n'y soit présent.e (seuls les membres d'une chorale répétant étaient là et ne l'ont vue que de dos) et elle s'y est mise en scène, torse nu portant l'inscription "344è salope" et sur le dos un ironique "Christmas is cancelled", tenant un foie de veau dans chaque main. Ca n'a duré que quelques minutes, le temps de la prise de vue. Le curé de la Madeleine n'a pas assisté à la scène. Pourtant, il a choisi de porter plainte pour exhibition sexuelle, son conseil oubliant sans doute que dans la loi, il est bien précisé que le/la plaignant.e d'une telle agression doit avoir été personnellement exposé.e à la vue d'actes intentionnellement obscènes.

pervers-pepere-1Pour Eloïse Bouton, ça a entraîné deux ans de procédure scabreuse, son dossier glissé entre ceux de pervers.es caractérisé.es, agresseurs/agresseuses sexuel.les patenté.es et autres maltraiteurs/maltraiteuses de leurs conjoint.es, de leurs enfants, de leurs parents ou de l'inconnu.e qui passait par là. Deux ans durant lesquels Eloïse Bouton s'est battue sans relâche, pas seulement sur les failles de forme du dossier, mais aussi et surtout pour faire entendre deux messages fondamentaux.

Le premier, que la sexualisation d'office des seins des femmes constitue une asymétrie de traitement entre femmes et hommes susceptible de représenter une véritable menace sur les principes d'égalité entre les sexes et de liberté des femmes à disposer de leur corps. Car en effet, pourquoi un homme ne craint rien ni ne dérange personne, quand il est torse nu alors que c'est d'emblée perçu comme une provocation sexuelle chez une femme? A quoi cela tient, demande la femme sans poitrine que je suis, pourquoi mon buste plus plat que celui de nombreux hommes, est concupiscent par nature? Qui d'autre que moi en a décidé et veut que je réserve la vue de mes seins aux personnes avec qui je fais l'amour et, sous certaines conditions, à un public réjoui de me voir en sainte toute à l'enfant que je nourris?

o-AMERICAN-APPAREL-ADVERT-570Le second message d'Eloïse Bouton prolonge le premier : sexualiser d'emblée et collectivement les seins des femmes, c'est les en déposséder. C'est leur interdire d'en faire ce qu'elles veulent, y compris et surtout de les mettre en scène et en action pour des causes politiques (chose pourtant permise aux homen masculinistes comme aux intermittents du spectacle, d'un bout à l'autre du spectre des opinions). C'est limiter leur exposition à quelques fonctions validées par la société : faire bander les hommes, allaiter les nourrissons et... Vendre du merdier. Car oui, le sein nu ne pose aucun problème quand il est argument commercial, affiché sur les abribus, dégueulé sur les écrans et étalé sur papier glacé, pour susciter le désir d'un yaourt, d'un savon, d'un café, d'un parfum, d'une fringue, d'une paire de pompes, d'une bagnole, d'une bibine, d'un "lifestyle"... Et si cela, je le dénonce, je passerai souvent pour rabat-djoy pudibonde.

 

C4joL8vUcAInbn-On fait le test? L'actualité aimant les coïncidences ironiques, on annonçait le jour même de la confirmation de la condamnation en appel d'Eloïse Bouton, que les meufs à poil reviennent dans Playboy. La revue pour mecs qui entend se faire passer, comme son cousin français Lui, pour un chic mag de société, libéral et détendu, promoteur d'idées progressistes et de culture cool-smart, revient sur ses orientations éditoriales prises il y a un an, pour moderniser le journal en renonçant à la nudité féminine prête-à-palucher.

"Je suis le premier à concéder que notre représentation de la nudité était datée, mais nous avons fait une erreur en tirant totalement un trait dessus. Le problème, ce n’était pas la nudité – la nudité n’est jamais un problème. Aujourd’hui, nous retrouvons notre identité et la revendiquons.", explique Cooper Hefner, héritier du fondateur de Playboy.

Capture d’écran 2017-02-17 à 10.27.03"La nudité n'est jamais un problème", hum, hum... T'as raison, Cooper, la nudité n'est pas du tout un problème quand il s'agit de relancer les activités de la régie pub de ton organe de presse. Les commentateurs et commentatrices ne s'y trompent d'ailleurs pas : "Playboy : le retour des femmes nues boostera-t-il les ventes?" titre Capital, tandis que Les Echos, 20 Minutes, Le Point et d'autres analysent en toute rationalité utilitariste, mais non sans sourires en coin et formules frisantes, que le revirement de ligne du journal aurait à voir avec sa prochaine cession. Sous-entendu, il faut bien re-déshabiller la mariée avant de l'aller mettre à l'étal du marché.

 

Capture d’écran 2017-02-17 à 10.28.33Pas à une contradiction près, la presse qui se cache à peine d'être amusée que la nudité des femmes reste une valeur sûre au rayon des consommables, reprend dans d'autres de ses pages, les arguments de l'avocat du curé de la Madeleine comme parole d'évangile, considérant comme l'évidence du bon sens que la justice ait acté mercredi, au Tribunal de Grande Instance de Paris, qu'il y a des choses qui ne se font pas, quand on est une femme... Et dans une église.

 

Car oui, non contente de dégrader l'action politique d'une femme en la confondant avec le geste obscène d'un pervers pépère, de poser en principe que les seins des femmes sont des organes sexuels (au risque que la jurisprudence autorise qu'on nous attaque un jour pour un téton visible dans le décolleté d'un débardeur), la justice a, le 15 février, tranquillement ouvert la voie au retour du délit de blasphème.

Car c'est bien la nature du lieu dans lequel son action a été menée qui a emporté la décision de la condamner. Pour preuve : une autre Femen était récemment relaxée pour une action similaire au musée Grévin, au motif, bien sensé, que "manifester seins nus n'est pas un délit d'exhibition sexuelle", selon les termes du jugement.

Heretic - Stained Glass in Mechelen CathedralMais dans un lieu de culte, ce n'est pas pareil : dans le pays qui n'a que sa laïcité à la bouche, quand il lui faut accessoiriser de valeurs démocratiques et de légalité sa haine des immigré.es, l'Eglise catholique, incessamment en lutte contre des lois de la République (en premier lieu IVG et Mariage pour Toutes et Tous) peut toujours compter sur une justice d'exception.

Mais tout va bien, Playboy est en kiosque avec bientôt  à nouveau d'appétissants nichons sur sa cover et dans ses portfolios : c'est le signe sans conteste que nous vivons une charmante ère délicieusement libérée.
Publié par Marie Donzel /
http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2017/02/17/femme-nue-pose-dans-playboy-pour-faire-bander-et-vendre-pas-a-la-madeleine-pour-defendre-livg.html
Les applications mobiles méconnues de Google
Wed Feb 15 15:43:07 2017
https://coreight.com/content/applications-google-meconnues-android-ios
L'assassinat politique de François Fillon | Le Club de Mediapart
Sun Feb 5 18:29:36 2017
https://blogs.mediapart.fr/regisdesmarais/blog/040217/lassassinat-politique-de-francois-fillon
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